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NALINI RAMASAMY (DPI MAURITIUS) : « À Maurice, on fait du maquillage concernant les droits des handicapés »

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Nalini Ramasamy (Voice of DPI Mauritius)

Le dernier rapport du Comité des Nations Unies sur les Droits de la Personne Handicapée a été très critique sur la situation à Maurice. L’absence de lois appropriées, d’infrastructures et d’encadrement, notamment, est pointée du doigt. Le comité parle même de « ségrégation » dans le système éducatif. Nalini Ramasamy, secrétaire de Disabled People International (DPI) Mauritius, réagit à ce rapport et évoque la dure réalité des personnes handicapées à Maurice.



Comment réagissez-vous au rapport du Comité des Nations Unies pour les Droits de la Personne Handicapée sur la situation à Maurice ?

Je trouve que tout ce qui a été dit est vrai. À Maurice, les handicapés n’ont pas les mêmes droits que les autres personnes. Nous n’avons pas accès aux bâtiments, faute d’infrastructures adéquates, les enfants handicapés n’ont pas les mêmes facilités pour l’éducation, même le service hospitalier n’est pas approprié. Quand vous allez dans la consulting room, vous devez monter sur deux marches pour pouvoir vous allonger sur le lit. Cela fait 24 ans que j’ai un bus pass pour voyager, mais je ne m’en suis jamais servi car je ne peux monter dans le bus, même pas le semi low floor. On viendra vous dire qu’on est en train de faire des choses pour les personnes handicapées, comme le recreational centre, mais cela, c’est du maquillage. Les vrais problèmes comme l’accessibilité, par exemple, ne sont pas réglés.



DPI Mauritius écrit à l’Attorney General pour réclamer le Disability Bill, où en sont les discussions ?

Nous n’avons eu aucune réponse jusqu’ici. Nous avons participé à un atelier de travail où un premier draft nous avait été présenté, mais depuis rien. Nous avons insisté pour avoir une copie finale avant la présentation du projet de loi à l’Assemblée, car comme dit le slogan de Disabled People International, en lien avec la Convention des droits de la personne handicapée, Nothing about us without us. Nous espérons que cet appel sera entendu.



Comment une telle loi pourrait-elle aider à améliorer la situation des personnes handicapées ?

À Maurice, il n’y a que quatre types de handicap qui sont reconnus : physique, visuel, auditif et intellectuel. Or, dans des pays comme l’Inde, où il existe une Disability Act depuis 1995 et qui vient d’être revue en décembre 2015, il y a toute une liste de handicaps, dont la spinal cord injury. Moi-même, par exemple, je ne suis pas née handicapée. J’étais hôtesse de l’air et un jour, j’ai eu un accident quand l’avion est passé dans une zone de turbulence. Ma colonne vertébrale s’est brisée.
Il est donc important de reconnaître les différents types de handicap pour élaborer des mesures appropriées à chaque situation.

Par ailleurs, nous avons fait comprendre à l’Attorney General qu’un Disability Bill ne tient pas la route si on n’amende pas l’article 16 de la Constitution où la discrimination sur la base d’un handicap existe toujours. De même, l’article 4 de la Convention sur les droits de la personne handicapée invite les États à promouvoir les droits et la liberté fondamentale des handicapés. Maurice a ratifié la Convention et doit donc l’appliquer.



Nous avons déjà plusieurs lois, notamment sur l’égalité des chances et l’emploi des personnes handicapées, qui n’ont pas permis jusqu’ici de combattre la discrimination. Où est le problème selon vous ?

Les lois sont là mais c’est la mentalité qui empêche d’avancer. Le problème à Maurice c’est qu’on voit trop le disability et pas suffisamment l’ability. D’où la fameuse expression “autrement capable”. Je vous donne un exemple : il y a des parkings réservés aux handicapés. Depuis que j’ai eu mon accident, je n’ai pu profiter de ce parking qu’en une seule occasion. À chaque fois il y a une personne non handicapée qui occupe le parking et lorsque vous protestez on vous dit d’aller à la police.
En parlant de lois, il y a aussi des contradictions. Par exemple, la Training and Employment of Disabled Persons Act dit que les employeurs doivent prendre des dispositions pour accueillir des personnes handicapées alors que l’Equal Opportunities Act dit que si l’employeur a des contraintes financières, il peut refuser d’engager des personnes handicapées. Which is which ? Il faut faire des lois compatibles.


Le rapport des Nations Unies parle également de l’absence de provisions dans nos lois pour protéger les femmes handicapées de la violence. Avez-vous été consultées dans le cadre des amendements à la Domestic Violence Act ?

Nous avions demandé et obtenu un rendez-vous avec la ministre de l’Égalité des genres, mais quand nous sommes arrivées, on nous a fait comprendre qu’elle était très prise avec les questions parlementaires et ne pouvait nous recevoir. Le monsieur qui nous a reçus au ministère nous a fait comprendre qu’il s’occupait de la question de gender et non pas de handicap. Il nous a conseillé d’aller au ministère de la Sécurité sociale. Mais est-ce qu’une femme handicapée n’est pas femme avant d’être handicapée ? Si nous avons un problème par rapport à notre statut de femme, nous devons nous tourner vers le ministère de l’Égalité des genres et si nous avons un problème par rapport à l’éducation nous devons nous tourner vers le ministère de l’Éducation. Pourquoi la Sécurité sociale ?

Concernant la violence, nous avons cherché des chiffres sur le nombre de personnes handicapées victimes de violence sexuelle, mais ce n’est pas disponible. Or, c’est une réalité qu’il y a beaucoup de ces cas. Et il n’y a pas les structures appropriées pour les encadrer. Par exemple, si une fille sourde-muette veut faire une déposition à la police et que le policier ne connaît pas la langue des signes, comment elle va faire ? Il faut un pool de personnes formées pour ce genre de situations. Idem pour les shelters. Il n’y a aucun endroit où une femme handicapée victime de violence peut se rendre. Généralement, on les envoie à Brown-Séquard.


Le rapport parle également de “ségrégation” dans le secteur de l’éducation. Partagez-vous cet avis ?

Nous sommes en faveur de l’éducation inclusive. Les enfants qui peuvent s’adapter aux autres doivent être intégrés dans les classes avec les outils appropriés. Les enseignants doivent aussi être formés pour les encadrer. Toutefois, nous aurons toujours certains enfants qui ne pourront s’adapter et devront se tourner vers les écoles spécialisées. Tout de même, ces enfants devront avoir une chance égale. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. À titre d’exemple, l’État dépense Rs 35 pour le repas d’un enfant dans une école normale alors que dans une école spécialisée c’est Rs 11 par jour. L’enfant handicapé mange à moitié, lui.


Comment le slogan de DPI « Nothing about us without us » est-il accueilli à Maurice ?
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Difficilement. Souvent, ce sont les fonctionnaires qui prennent les décisions et après on nous appelle. Mais at the end of the day, ce sont eux qui ont le dernier mot. C’est pour cela que nous avons demandé à voir le draft final du Disability Bill et nous attendons toujours.

Emploi : accès difficile
Danielle Wong, en tant qu’ancienne présidente du Training and Employment of Disabled Persons, témoigne de la difficulté de placer des personnes handicapées dans une entreprise. « Le plus gros problème reste l’accessibilité. Souvent, les bâtiments ne sont pas équipés pour accueillir les personnes à mobilité réduite. Il y a aussi la question de l’image. Les gens pensent qu’avoir des personnes handicapées dans leur entreprise n’est pas bon pour leur image. Ce qui est faux. En Inde, l’hôtel Lemon Tree compte 15 % de personnes handicapées parmi son personnel. Nous les inviterons bientôt à Maurice pour partager leur expérience. »
Danielle Wong est d’avis que le gouvernement devrait faire respecter les lois, en introduisant, par exemple, des conditions pour l’emploi de 3 % de personnes handicapées dans l’octroi des tenders.

ARTICLE PARU DANS LE MAURICIEN | 28 MAI, 2016 


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